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Un taxi « régulier », est-ce devenu un rêve ?

Un taxi « régulier », est-ce devenu un rêve ?

Un taxi « régulier », est-ce devenu un rêve ?

“Désolé, tu n’es pas sur mon trajet”, “Désolé, c’est midi, je vais manger quelque chose pour me rassasier.”, “Désolé, je ne peux pas rouler en centre ville, embouteillage insupportable !”, “Désolé, j’ai un client Bolt à emmener”…

C’est le rituel, c’est ce qu’un citoyen tunisien dépendant des taxis pour se déplacer est habitué d’entendre mille fois par jour.

Secteur des taxis : le refuge des tunisiens contre le transport public

Milliers de tunisiens utilisent le taxi comme moyen de transport principal pour se déplacer d’un endroit à un autre vu la situation déplorable des autres moyens comme le métro à titre d’exemple. Cependant, même le secteur des taxis individuels est désormais ravagé par le fameux fléau de “la corruption”. On assiste, tous les jours, à des abus que la plupart des citoyens se trouvent obligés de faire semblant de les ignorer afin de rentrer à la maison par exemple ou afin d’arriver au travail sans faire de retard.

Implantation des applications taxi en Tunisie et, depuis, une situation déplorable

Bolt était la première société opérant dans ce domaine à s’installer en Tunisie et depuis, on a vu une prolifération des applications similaires apportant que de soucis grandissants. 

C’est depuis 2019 que les firmes internationales ont fait ses premiers pas en Tunisie ; des sociétés quasi-inconnues pour les tunisiens et pour les taxistes qui sont habitués à travailler traditionnellement sans la moindre connaissance technologique.

Bizarrement, en quelques mois, on observe qu’un nombre extravagant de taxistes ont décidé de s’affilier avec eux. Les sociétés ont fixé leur ultime et unique but étant de faciliter la vie quotidienne des citoyens avec des tarifs abordables. Justement, elles se sont présentées comme “un paradis terrestre” surtout pour ceux qui utilisent quotidiennement les moyens de transport publics “désastreux” et ceux qui arrivent toujours en retard. 

Mais, véritablement, il s’est avérée que le prix d’une seule course peut aller jusqu’à x3 son coût réel. Des prix exorbitants sous le prétexte du confort et du service rapide. Pourtant, vous vous trouvez parfois obligé d’en réserver car on témoigne un déclin notable des taxis “réguliers” de nos jours.

Il est vrai que l’application Bolt est la plus renommée dans ce monde monstrueux de réservation des taxis mais elle a connu une concurrence féroce avec d’autres nouvelles plateformes. Beaucoup de gens se sont contentés de cette compétition, tout en croyant qu’elle va certainement générer une baisse de prix puisque toute société veut s’imposer comme étant le meilleur service en termes de rapport qualité/prix pour les citoyens. Or, la situation demeure telle qu’elle est.

Bientôt, une application tunisienne appartenant à ce monde des applications taxis va être lancée sous le nom de “Smart Taxi”, d’après le Secrétaire Générale de l’Union Tunisienne de Taxis Individuels Fawzi Khabouchi. Selon ses dires, l’objectif ultime est de présenter un service inégalable pour l’usager avec des prix de courses qui sont acceptables et moins chers que les autres acteurs. Le fameux objectif revendiqué par toutes les sociétés !

Des applications opérant dans un cadre illégal

Dernièrement, il est désormais à la connaissance de la majorité de personnes que ces applications œuvrent dans un cadre illégal. Ainsi, elles traitent les données personnelles des adhérents sans la moindre autorisation de l’Instance Nationale de Protection des Données Personnelles. Une application telle que Bolt, étant une société internationale, assure le stockage de ces données à l’étranger, chose qui est interdite de la part de l’Etat tunisien et qui nécessite une autorisation.

Si ces applications sont illégales, comment fonctionnent-elles librement sans la moindre difficulté ? Vous vous questionnez.

La réponse est simple comme bonjour. Tant que l’État n’a pas encadré l’activité des applications de réservation des taxis par une loi, ces sociétés continueront à exploiter cette lacune.

Crise d’éthique ?

Désormais, on normalise le fait d’assister à un évènement important en retard si on dépend d’un taxi pour se déplacer.

Il n’y a pas de nombre exact, mais la région Grand Tunis compte au minimum 10 000+ de taxis. Toutefois, on trouve des foules qui rattrapent un taxi, des querelles entre citoyens sur un taxi et des taxistes qui n’en font qu’à leurs têtes. De plus, d’autres chauffeurs enlèvent leurs plaques juste pour la simple raison de ne pas prendre de clients. D’autres vous abandonnent carrément si votre destination est le Centre Ville sous prétexte qu’ils n’aiment pas rouler “là-bas” vu l’embouteillage. D’autres taxistes vont même jusqu’au “transport conditionnel” : ils osent vous questionner avant de monter (avec les portes verrouillées). Si votre destination convient au taxiste (la Marsa, la Goulette, le Lac …), vous êtes le bienvenu, sinon il redémarre estimant que vous n’êtes pas sur son trajet. 

Légalement, il est interdit au chauffeur de refuser d’emmener un client à sa destination. Toutefois, ce n’est même plus une question de législation, c’est désormais une question d’éthique. Le côté matériel du travail nous a rendu tellement aveugles qu’on est devenus déshumanisés. C’est ce qui explique que plusieurs chauffeurs de taxi ont rejoint ces sociétés pour gagner des profits gigantesques.

Doit-on mettre un contrôleur devant chaque taxiste pour assurer l’application de la loi convenablement ?

Doit-on succomber à ces pratiques funestes ?

Parfois, on se trouve contraint à réserver une course par le biais d’une des plateformes et payer une somme injuste. C’est pour cela qu’il est devenu essentiel voire nécessaire non seulement d’élaborer une loi qui régit ces applications, mais qui doit entrer en vigueur immédiatement pour mettre fin aux abus commis contre les citoyens.

Quant aux citoyens, il est temps de ne pas dépendre complètement de ces applications et utiliser d’autres moyens de transport alternatives (métros, cars…) pour que la situation cesse de s’empirer.

Parfois, mieux vaut sacrifier pour assurer un alternatif adéquat…

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Ashref Dkhili

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