Durant les années 80s, la scène musicale orientale a vécu la naissance d’une figure emblématique de la résistance palestinienne. Artiste engagée, compositrice et militante: Rym Banna laisse dans les doux échos de ses chansons un long parcours de guerrière.
Artiste depuis son plus jeune âge
Née à Nazareth, en Palestine, le 6 décembre 1966, sa mère, Zuhaira Sabbagh, est une poétesse renommée et une pionnière du mouvement féministe en Palestine.
Rym prend part, dès son enfance, à des festivals et événements nationaux organisés dans sa ville natale, en plus des célébrations à l’école chrétienne où elle a reçu son éducation.
En 1991, elle obtient son diplôme de musique à l’institut supérieure de musique à Moscou après 6 années d’études académiques. Ainsi, elle commence sa carrière professionnelle en tant qu’artiste. Son premier album s’intitule “Jafra” faisant référence à la chanson traditionnelle palestinienne.
Une carrière dévouée à la Palestine
Rym a mis son projet artistique au service de la Palestine, ce qui a fait d’elle une invitée régulière dans les cafés des “intellectuels” à Ramallah.
Cependant, elle vit une ascension rapide vers l’internationale.
Elle chante les paroles de Derouich et Samih Kacem sur les scènes du Caire, Beyrouth ainsi que d’Oslo.
Son parcours musical est imprégné du triomphe des paroles, au détriment de la mélodie, qui se répète souvent et se ressemble. Cependant, elle fut révolutionnaire en accord avec l’époque à laquelle elle appartenait. L’accent mis sur les paroles au détriment des aspects “révolutionnaires” des mélodies était un choix astucieux. Elle se procure un espace dans les cafés en mélangeant intelligemment le national, le poétique et le mystique dans son premier album, sans compter sur l’esthétique de la mélodie.
Une guerrière jusqu’au bout : son combat contre le cancer du sein
A l’âge de 49 ans, une sentence des plus lourdes tombe sur les épaules de la gazelle blanche. Elle est diagnostiquée d’un cancer du sein qu’elle combattra pendant une période de 9 ans.
Elle couvre ses cheveux de foulards colorés et se revêt d’habits traditionnels Palestiniens. Elle ne fut pas attristée d’avoir été contrainte de se raser la tête après que le cancer eut envahi son corps comme si elle niait ce que son miroir lui disait “Mes cheveux ne m’ont pas trahi, mon corps non plus”.
Rim Banna n’était pas seulement une chanteuse, mais une icône, non seulement pour sa voix, mais aussi pour son apparence jusqu’à son dernier souffle. Elle demeure aujourd’hui une figure emblématique aux côtés des grands tels que Marcel Khalifa et Mahmoud Darwich.