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Repousser le Jour du Dépassement : la course contre la montre

Repousser le Jour du Dépassement : la course contre la montre

Repousser le Jour du Dépassement : la course contre la montre

La Journée mondiale de l’environnement, la Journée mondiale de l’eau, le Jour de la Terre… Autant de journées symboliques que nous célébrons chaque année. Cependant, une date importante passe souvent inaperçue pour la plupart des gens : le Jour du Dépassement, le jour où nous vivons à crédit.

Qu’est-ce qu’un Jour du Dépassement ?

Le Jour du Dépassement (Overshoot day en anglais) est une date symbolique qui met en évidence l’état critique de nos ressources terrestres. Il marque le moment où l’humanité bascule dans le “rouge écologique”, ayant consommé la totalité des ressources que la Terre peut régénérer en une année.

Ce concept n’est pas récent, mais remonte à une cinquantaine d’années, lorsque les effets néfastes de la révolution industrielle ont commencé à se faire sentir de manière significative. Dès les années 1970, l’humanité a entamé progressivement une surexploitation des ressources terrestres. C’est dans ce contexte que l’organisation Global Footprint Network a élaboré un graphique permettant de suivre l’évolution du Jour du Dépassement au fil des années.

Ce graphique met en évidence de manière frappante la croissance alarmante et préoccupante de notre consommation par rapport à la capacité de la Terre à se régénérer. 

Initialement fixé au 25 décembre en 1970, le Jour du Dépassement est devenu au 28 juillet en 2022, ce qui représente une augmentation de 150 jours. Cette évolution est tout simplement effroyable.

Le fait que le Jour du Dépassement soit avancé au 28 juillet, signifie qu’on exploite 175% de la planète pour répondre à la demande croissante en ressources naturelles de l’humanité. 

Cela met en évidence l’écart grandissant entre nos besoins et ce que notre planète est capable de fournir de manière durable.

Il est important de souligner que le Jour du Dépassement peut varier d’un pays à l’autre. Chaque pays a ses propres caractéristiques en termes de consommation, de ressources naturelles et de capacité de régénération. Par conséquent, la date à laquelle un pays atteint son Jour du Dépassement peut différer.

Prenons l’exemple du Qatar : l’année dernière, ce pays a atteint son Jour du Dépassement le 10 février, reflétant une forte dépendance aux ressources et une consommation élevée. En revanche, l’Équateur a atteint son Jour du Dépassement le 8 décembre 2022, soulignant des différences significatives dans les modes de consommation et la disponibilité des ressources.

En ce qui concerne la Tunisie, son Jour du Dépassement était le 13 octobre 2022, ce qui souligne les défis significatifs auxquels le pays est confronté en matière d’utilisation des ressources.

Comment est calculé le Jour du Dépassement ?

Le Jour du Dépassement est calculé chaque année par Global Footprint Network pour évaluer la pression exercée par l’humanité sur les ressources naturelles de la planète. Ce calcul se base sur deux principaux paramètres : l’empreinte écologique et la biocapacité.

L’empreinte écologique représente la quantité de ressources naturelles produites et consommées par l’humanité au cours d’une année. 

Elle inclut la consommation de nourriture, d’eau, d’énergie, les émissions de carbone, entre autres facteurs. Cette mesure permet de quantifier l’impact de nos modes de vie sur les écosystèmes et la planète.

La biocapacité, quant à elle, correspond à la capacité des écosystèmes naturels à se régénérer et à fournir des ressources renouvelables. Elle tient compte de facteurs tels que la productivité des terres agricoles, les forêts, les zones marines, etc. La biocapacité représente ainsi la limite de régénération des ressources naturelles de la Terre.

Pour calculer le Jour du Dépassement, on divise l’empreinte écologique par la biocapacité de la planète, puis on multiplie le résultat par le nombre de jours dans une année (365 jours). 

Ainsi, le Jour du Dépassement est obtenu en déterminant à quelle date l’humanité a utilisé l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année.

Malheureusement, les résultats montrent que notre empreinte actuelle dépasse largement la capacité de régénération de la planète. Cela signifie que nous consommons les ressources plus rapidement qu’elles ne peuvent se reconstituer.

Quelles sont les causes du Jour du Dépassement ?

Les causes du dépassement du Jour du Dépassement sont multiples et incluent notamment nos systèmes alimentaires et agricoles, la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la surpêche. Ces facteurs mettent en péril nos écosystèmes et contribuent à la consommation excessive de ressources naturelles.

Commençons par traiter le sujet de nos systèmes alimentaires et agricoles qui jouent un rôle majeur dans ce dépassement. En effet, la production alimentaire est responsable de facteurs tels que la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de biodiversité. 

On estime que 70% de la perte de biodiversité terrestre est attribuée à la production alimentaire.

La déforestation est également un facteur important à prendre en compte. 

La concentration de 54% des forêts mondiales dans seulement cinq pays (Brésil, Chine, États-Unis, Russie et Canada) les rend vulnérables aux politiques adoptées par ces nations.

Entre 2000 et 2018, plus de 157 millions d’hectares, soit environ la taille de l’Europe occidentale, ont été déboisés. 

L’agriculture, pilier économique de nombreuses nations, joue également un rôle prépondérant dans la déforestation à l’échelle mondiale. L’expansion des terres agricoles au détriment des vastes étendues forestières, pour répondre aux besoins croissants de la population mondiale, représente ainsi l’un des principaux défis du secteur agricole.

Le recours aux ressources fossiles et les émissions de gaz à effet de serre jouent aussi un rôle crucial dans le contexte du Jour du Dépassement. 

Depuis la révolution industrielle, les émissions de gaz à effet de serre ont considérablement augmenté, donnant naissance à de nouveaux gaz tels que le trifluorure d’azote (NF3) et l’hexafluorure de soufre (SF6). Entre 2005 et 2019, les émissions de ces gaz nocifs ont augmenté de 23,6%, passant de 38 669 à 48 117 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone, dont 27% sont liées aux systèmes alimentaires.

La surpêche, quant à elle, est souvent négligée, malgré son impact significatif sur l’équilibre des écosystèmes. Environ 30% des espèces de poissons font l’objet d’une surpêche, et chaque année, 93 millions de tonnes de poissons sont capturées des océans.

Face à ces chiffres alarmants, les États et les organisations internationales ont lancé des avertissements pour éviter des scénarios encore plus préoccupants. 

Top priority : repousser cette date

Pour faire reculer cette date critique, il est impératif de rechercher et de mettre en œuvre des solutions potentielles. Les rapports du WWF (World Wildlife Fund) ont d’ailleurs démontré qu’il est possible de repousser le Jour du Dépassement de 25 jours en seulement cinq ans.

Il convient de souligner que l’humanité a réussi à repousser cette date pendant la pandémie de COVID-19 grâce à une diminution remarquable de la consommation des ressources naturelles et des émissions de gaz à effet de serre.

En 2020, le Jour du Dépassement a été reporté de trois semaines par rapport à l’année précédente. Cependant, ce recul n’a été que temporaire, et les résultats sont revenus aussi désastreux qu’auparavant une fois que l’économie a repris son cours habituel.

L’amélioration de l’efficacité énergétique constitue l’une des solutions clés pour faire face à cette problématique. Cela passe notamment par la promotion de l’utilisation d’appareils économes en énergie, l’amélioration de l’isolation des bâtiments et le soutien au développement de technologies plus efficaces. En réduisant notre consommation d’énergie, nous diminuons la pression sur les ressources naturelles et réduisons notre empreinte écologique.

Une autre mesure clé consiste à promouvoir la transition vers les énergies renouvelables. En réduisant notre dépendance aux combustibles fossiles et en favorisant l’utilisation de sources d’énergie renouvelables telles que le solaire, l’éolien et l’hydraulique, nous pouvons considérablement réduire notre empreinte carbone. Cette transition nécessitera d’importants investissements dans les infrastructures renouvelables ainsi qu’une forte volonté politique de soutenir les énergies propres.

Étant donné que l’agriculture représente une part significative de notre empreinte écologique, il est également essentiel de promouvoir des pratiques agricoles durables telles que l’agriculture biologique et la permaculture.

Ces approches préservent les sols fertiles, réduisent l’utilisation d’engrais chimiques et favorisent la biodiversité. 

Par ailleurs, la réduction du gaspillage alimentaire revêt une importance capitale pour minimiser les pertes et maximiser l’utilisation des ressources disponibles. En effet, une réduction de 50% du gaspillage alimentaire pourrait repousser le Jour du Dépassement de 13 jours. Dans le même contexte, plusieurs organisations internationales, telles que le WWF, ont identifié une alimentation durable à base de plantes comme une solution prometteuse.

La protection des écosystèmes naturels est également essentielle pour repousser la date du Jour du Dépassement. Les forêts, les océans et les zones humides jouent un rôle vital dans la régulation du climat et la purification de l’eau. Il est impératif d’intensifier nos efforts pour préserver ces écosystèmes précieux. En outre, une planification urbaine durable qui limite l’étalement urbain est nécessaire pour assurer une utilisation judicieuse des terres et préserver les espaces naturels.

Vers un avenir durable : la coopération comme solution essentielle

Selon le WWF, des actions globales sont nécessaires pour repousser la date du Jour du Dépassement. 

Parmi ces actions, la reforestation de 350 millions d’hectares de forêt permettrait de gagner 8 jours et la réduction de la consommation mondiale de viande permettrait de gagner 17 jours.

Il est important de noter que l’empreinte carbone de l’humanité, c’est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre émise directement et indirectement par nos activités, joue un rôle crucial. 

En divisant par deux notre empreinte carbone, nous pourrions gagner 93 jours supplémentaires pour repousser la date critique du Jour du Dépassement. 

Néanmoins, repousser la date du jour du Dépassement exige une vision commune et une volonté d’agir ensemble. Les pays doivent prendre conscience que les ressources naturelles sont limitées et que leur utilisation responsable est dans l’intérêt de tous.

En établissant des objectifs communs, les nations peuvent travailler ensemble pour réduire leur empreinte écologique et promouvoir un développement durable. 

Il est impératif que les gouvernements, notamment ceux des pays ayant une forte empreinte écologique comme la Chine et les États-Unis, mettent en place une planification écologique et des initiatives de coopération pour faire face à ces défis environnementaux.

La coopération internationale facilite le partage des connaissances et des technologies, permettant aux pays de bénéficier des progrès réalisés dans d’autres régions du monde. Cependant, il est essentiel d’aller au-delà des accords non contraignants et de mettre en place des stratégies claires et audacieuses. Des solutions innovantes ne peuvent être concrétisées que par une véritable coopération entre les États. Les accords tels que l’Accord de Paris sur le climat et les conférences des parties (COP) peuvent jouer un rôle, mais il est crucial de traduire les intentions en actions concrètes pour obtenir des résultats satisfaisants.

Nous vous invitons à visionner cette vidéo qui explore en détail les tenants et aboutissants de l’Accord de Paris sur le climat : L’Accord de Paris en 5 points clé

La collaboration entre États va au-delà des accords et des traités.

Elle peut également se concrétiser par un soutien financier, tel que des dons, des prêts, des appuis financiers aux projets et des allégements de dettes, ainsi que par un soutien technique, incluant des technologies durables, des infrastructures respectueuses de l’environnement et des projets écologiques innovants. Ces mesures visent à combler les écarts entre les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique qui sont les plus touchés par les effets néfastes des émissions de gaz à effet de serre des pays développés. Cette forme de coopération vise à garantir une transition équitable vers un développement durable pour tous. En investissant dans ces pays, en renforçant leurs capacités et en facilitant l’accès aux technologies propres, nous pouvons créer des conditions favorables à la croissance économique tout en préservant l’environnement.

En tant que citoyens et consommateurs engagés, nous avons un rôle crucial à jouer dans la préservation de notre planète. Il est de notre responsabilité de prendre conscience de l’impact direct de nos choix et comportements sur les résultats alarmants que nous constatons. Nous pouvons agir en orientant nos décisions vers des produits eco-friendly et durables, en soutenant activement les initiatives qui visent à protéger l’environnement et en optant pour une économie circulaire.

En faisant ces choix éclairés, nous contribuons à minimiser la surexploitation des ressources naturelles et à préserver notre planète pour les générations futures. En collaboration avec les politiques étatiques écologiques, nos actions individuelles responsables prennent toute leur valeur. C’est ensemble, en tant que citoyens et consommateurs responsables, que nous pouvons éviter les scénarios funestes et garantir le maintien des ressources naturelles.

Engageons-nous aujourd’hui à adopter des comportements durables, à soutenir des initiatives positives et à être les acteurs du changement.

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Ashref Dkhili

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