fbpx

Pénurie de médicaments en Tunisie : faut-il perdre espoir ?

Pénurie de médicaments en Tunisie : faut-il perdre espoir ?

Pénurie de médicaments en Tunisie : faut-il perdre espoir ?

Dans le domaine de la santé, la pénurie des médicaments est un sujet qui fait désormais l’objet des préoccupations de plusieurs pays. En effet, que ce soit en Tunisie ou dans le monde, plusieurs médicaments sont indisponibles depuis de longs mois, ce qui impacte non seulement les modalités de prise en charge des patients, mais aussi leurs pronostics. 

Qu’en est-il de cette situation en Tunisie et quelles sont les mesures mises en place pour y remédier ?

Une situation mondiale alarmante

Il suffit de taper “pénurie de médicaments” sur votre navigateur de recherche pour comprendre l’ampleur de cette pénurie au niveau mondial.

Des pays comme la France, la Belgique, l’Allemagne, la Grèce et plusieurs autres, souffrent eux aussi de cette pénurie. Certains demandent même une solution mondiale, à l’instar de la présidente de la Fédération des médecins suisses Yvonne Gilli qui a déclaré que “Face à un problème international, la solution doit aussi être internationale”.

Pourquoi et comment le monde en est-il arrivé à devoir faire face à une pénurie de médicaments ?

Il faut savoir qu’il y a plusieurs causes derrière cette pénurie, mais la plus importante est la délocalisation de l’industrie pharmaceutique de la production des principes actifs en Asie. En effet, les coûts de production étant moins chers dans ces pays asiatiques, la disponibilité des médicaments repose sur eux. De ce fait, n’importe quel problème entravant la disponibilité des matières premières ou la poursuite de la production des principes actifs peut induire une pénurie. C’est un peu ce qui s’est passé avec la pandémie de la COVID-19, qui a impacté plusieurs domaines, dont la production de médicaments en Asie, ce qui a abouti à la diminution des stocks de certains médicaments dans le monde. En plus de cela, une forte demande de médicaments est observée cet hiver pour faire face aux nombreux cas de grippe, de bronchiolites et aussi de COVID-19. 

Augmentation de la demande et diminution de l’offre, il est donc logique que le monde soit confronté à une pénurie. 

La situation en Tunisie

Pour ne pas faire l’exception, notre petit pays est lui aussi touché par cette pénurie de médicaments.

Essayons d’abord de comprendre l’origine de cette pénurie en Tunisie.

Il faut savoir que les causes sont multiples et dépassent le niveau des pharmacies et des acteurs de la santé. Indisponibilité des matières premières, problèmes d’importation des industries étrangères, problèmes économiques rencontrés par la pharmacie centrale et la liste est longue…

Il ne sert donc à rien d’accabler la petite pharmacie du coin de la rue, ou d’en vouloir au médecin qui vous a prescrit un médicament que vous ne trouvez nulle part car le problème vient de beaucoup plus haut. 

A la fin de l’année 2022, la liste des médicaments indisponibles comptait 690 noms, d’après l’Association des pharmaciens.

Cette liste comporte des médicaments visant à traiter des maladies chroniques très fréquentes en Tunisie telles que l’hypertension artérielle, le diabète et l’insuffisance cardiaque, mais pas seulement. En effet, les maladies psychiatriques sont elles aussi touchées par cette pénurie puisque 30% des médicaments pour traiter les maladies chroniques et psychiatriques sont indisponibles en Tunisie, d’après le secrétaire général du syndicat de base de l’hôpital Razi, Kamel Ben Rahal. 

Que ce soit les médecins des hôpitaux, les pharmaciens, ou même les personnes qui souhaitent acheter certains médicaments sans ordonnance, tous se plaignent de ce manque de produits pharmaceutiques. 

Nombreux sont ceux qui postent des messages sur les réseaux sociaux, désespérés, cherchant des médicaments parfois vitaux pour eux-mêmes ou pour leurs proches. 

Conséquences de la pénurie sur certaines maladies

Bien que certains médicaments puissent être remplacés facilement, cette pénurie n’est pas à négliger puisque d’autres restent indispensables pour certains patients dont le pronostic dépend de ces molécules.

Prenons comme exemple les médicaments anticancéreux.

De façon générale, le pronostic des pathologies tumorales dépend de la précocité de la prise en charge. En effet, plus une tumeur est découverte de façon précoce, plus vite elle sera prise en charge et meilleur sera le pronostic de guérison. Certains patients, par manque de médicaments, se retrouvent contraints d’attendre le réapprovisionnement de ces derniers, ou se font prescrire des médicaments disponibles mais moins efficaces. 

En novembre 2022, l’association Attahaddi de lutte contre le cancer a lancé un cri de détresse quant à la non-disponibilité de plusieurs médicaments anticancéreux. 

Le président de l’association Nabil Fathallah a mis en exergue le retentissement de ce manque de médicaments et a déclaré que cette pénurie a causé la perte de certaines vies ainsi qu’une dégradation de l’état de santé et de l’état psychologique de plusieurs patients. 

Quelques mesures mises en place : groupes facebook et startup Saydalid

Devant cette pénurie de médicaments, certains ont pris des initiatives pour améliorer la situation.

C’est notamment le cas du groupe Facebook “Médicaments à donner-Tunisie” qui souligne la solidarité des tunisiens entre eux par le biais du don de certains médicaments inutilisés au profit de personnes qui n’en trouvent pas. 

Nous vous invitons à lire notre article écrit à ce sujet pour plus d’informations.

En parlent d’initiative, 3 jeunes pharmaciens, lassés de constater une discordance entre la théorie vue sur les bancs faculté de pharmacie et la réalité à laquelle ils sont confrontés sur le terrain, ont décidé de fonder Saydalid. En effet, ayant remarqué que les patients ne sont pas assez informés et que les logiciels des pharmacies sont trop anciens et inadaptés à notre société actuelle, ils ont eu l’idée de lancer Saydalid, le premier logiciel de gestion en cloud en Tunisie.

Il s’agit d’un logiciel intelligent, ayant une partie analytique et également une aide au comptoir. 

Le pharmacien peut orienter le patient devant le catalogue de spécialités proposées par le logiciel afin de prescrire le bon médicament au patient (pour ceux ne nécessitant pas d’ordonnance bien sûr). 

En plus de cela, le logiciel dispose d’une partie de gestion des stocks permettant au pharmacien de consulter son stock de médicaments même à distance, et de diminuer la fréquence des erreurs liées surtout aux dates de péremption. 

De ce fait, en plus d’être un outil innovant, Saydalid a aussi son rôle à jouer dans de la résolution de cette crise puisque le logiciel, grâce à la technologie cloud, peut prévoir une rupture de stock prochaine de tel ou tel médicament par le calcul des différentes disponibilité selon les régions. 

À le long terme, lorsque l’utilisation de ce logiciel sera généralisée, il pourra donc notifier les différents acteurs de la santé et ses utilisateurs de la disponibilités des médicaments sur le territoire tunisien. 

Ce projet prometteur pourra donc offrir de nouvelles possibilités aux consommateurs, en leur indiquant d’emblée si le médicament est disponible et l’endroit où il sera possible de se le procurer. 

Diminution des déplacements inutiles, facilitation de l’accès à l’information pour les patients, vue d’ensemble du stock de médicaments… Saydalid nous rapproche de ces idéaux et nous montre qu’il y a encore de l’espoir.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer
Picture of Sarah Cherif
Sarah Cherif

La positivité est Contagieuse, partage la !

S'inscrire à notre Newsletter !

Recevez nos meilleurs articles et publication directement dans votre boîte mail d’une façon mensuelle.