Le ministère de la santé en Tunisie a récemment annoncé le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière qui devrait débuter le 17 octobre 2022.
Statistiquement parlant, la Tunisie n’est pas le meilleur exemple en matière d’adhérence de la population aux campagnes vaccinales. On constate ainsi que beaucoup de tunisiens ne voient pas l’intérêt de se faire vacciner contre la grippe saisonnière et voici les arguments les plus souvent entendus :
« La grippe n’est pas une infection grave, je n’ai pas besoin d’aller me faire vacciner »
La grippe peut tuer. Dans le monde, ce sont 3 à 5 millions de personnes qui sont sévèrement affectées par le virus de la grippe et 470 000 qui en décèdent chaque année.
« Je n’ai pas envie de subir les effets secondaires d’un vaccin »
Ce que les individus avançant cet argument ignorent bien souvent quand ils l’évoquent, c’est que tous les médicaments peuvent donner des effets indésirables, même l’Efferalgan ou le Panadol (oui, oui, vous pouvez aller vérifier les notices !).
La raison à cela est que nous sommes tous différents.
Chacun a sa propre génétique, ses propres maladies et chaque corps réagit différemment au stress, au froid, au chaud. Alors que dire des médicaments ! Il est donc extrêmement difficile voire impossible de concevoir un médicament en ayant la certitude qu’il n’occasionnera aucun effet indésirable chez personne.
En revanche, il faut savoir qu’avant sa mise sur le marché, tout médicament (y compris les vaccins) est testé pendant plusieurs années par le biais d’un long processus au terme duquel les scientifiques parviennent à mettre au point un produit pharmaceutique comportant le moins de risques possible (et donc le moins d’effets indésirables).
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est aussi important de ne pas avoir recours à l’automédication comme il est parfois d’usage en Tunisie et de demander l’avis de son médecin avant de prendre n’importe quel traitement, surtout si on a d’autres maladies associées.
Pour en revenir au vaccin contre la grippe, ses effets indésirables sont très rares : seule une personne sur un million peut développer un syndrome de Guillain-Barré, à l’origine d’une faiblesse musculaire et d’une paralysie.
« Je suis déjà vacciné contre la COVID-19, je suis donc protégé contre la grippe »
Le vaccin contre la COVID-19 ne protège pas contre la grippe car il s’agit de deux virus différents. Si vous êtes éligible au vaccin contre la grippe, vous pourrez également demander à ce qu’on vous vaccine contre la COVID-19 (1ère dose ou dose de rappel) le même jour. La seule précaution à prendre sera alors de faire une injection par bras.
Les données actuelles dont on dispose ne montrent en effet pas de contre-indication à la vaccination contre ces deux virus le même jour.
En revanche, le Ministère de la Santé préconise d’attendre 15 jours avant de recevoir le deuxième vaccin si vous avez déjà reçu l’un ou l’autre des deux vaccins.
« Pas besoin de vaccin, quelques antibiotiques me remettront vite sur pied si j’attrape la grippe »
Les antibiotiques ne peuvent agir que sur les infections bactériennes. Or, la grippe n’est pas due à une bactérie mais à un virus, les antibiotiques sont donc inutiles dans le traitement de la grippe.
Il n’existe d’ailleurs à ce jour aucun traitement efficace pour soigner la grippe, raison pour laquelle on encourage le recours à la vaccination à titre préventif.
Si cet article vous a convaincu d’aller vous faire vacciner (vous ou vos proches), sachez qu’à l’heure actuelle, le Ministère de la Santé ne recommande ce vaccin qu’aux personnes les plus fragiles, à savoir :
- Individus à partir de 65 ans
- Individus de moins de 65 ans atteints de certaines maladies chroniques (ex : diabète, insuffisance rénale, maladie pulmonaire ou cardiaque, obésité…)
- Femmes enceintes
- Entourage familial des nourrissons âgés de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave
- Patients présentant un déficit immunitaire
- Individus résidant en établissement médico-social d’hébergement
Ainsi, si votre situation correspond à l’une des situations décrites ci-dessus ou si vous avez des doutes, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien ou de votre médecin traitant pour leur poser vos questions et vous faire vacciner.