Le festival des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), verra le retour de la section intitulée JCC dans les prisons dans sa 8ème édition, une tradition instaurée en 2015 qui verra la projection de 5 longs et 7 courts-métrages dans 3 institutions pénitentiaires.
Quel est le programme prévu pour cette édition ?
Le programme de cette édition 2022 a été dévoilé lundi 17 octobre 2022 au cours d’une conférence de presse tenue à la Cité de la Culture. Les projections auront lieu dans trois institutions pénitentiaires dont les prisons civiles d’Oudhna, de Monastir et de Borj Roumi.
Cette section qui constitue une fenêtre sur le monde extérieur pour les résidents de ces institutions sera étalée du 30 octobre au 5 novembre. Les détenus de la prison civile d’Oudhna ont rendez-vous le 30 octobre avec le film ‘Sous les Figues’ de Erige Sehiri, candidat tunisien aux Oscars. Un film marocain,’ L’Esclave’ d’Abdel Ilah Jawhari, sera projeté le 31 octobre.
Dans la prison de Monastir, il y aura la projection d’un film algérien, ‘La Vie d’Après’ d’Anis Djaad, prévue le 1er novembre.
À Borj Roumi, des courts-métrages issus d’Egypte, du Liban, de Palestine et du Soudan sont au menu de la journée du 4 novembre. Le même lieu abritera, le 5 novembre, la cérémonie de clôture de cette 8ème édition au cours de laquelle sera projeté le film palestinien multi primé ‘3000 Nuits’ de Maya El Masri.
Les mineurs résidents des établissements de réinsertion auront une programmation spéciale et les projections sont prévues le 3 novembre à la salle Tahar Cheriaa à la Cité de la Culture.
Quel impact aura cette manifestation culturelle sur les détenus ?
Cette semaine de projection sera une occasion pour les détenus d’avoir une idée sur les nouveautés en matière de culture et de cinéma.
Ridha Behi, directeur général de cette édition des JCC, a rappelé les valeurs de citoyenneté de cette section dont l’objectif est d’enraciner le droit à la culture pour tous. Ce rendez-vous qui se renouvelle constitue un message de l’engagement des JCC envers le citoyen où qu’il soit, a-t-il dit.
Les manifestations culturelles dans les prisons ont l’avantage de conférer un certain humanisme en milieu pénitentiaire, a indiqué Tarek El Fani, le conseiller général et directeur adjoint auprès du chargé des manifestations culturelles à la Direction Générale des Prisons et de la Rééducation.
Il a encore relevé l’importance de cet outil de réinsertion qui aiderait à améliorer les conditions de détention, en limitant les éventuelles tensions pouvant exister entre agents pénitentiaux et détenus.
Il a aussi mis l’accent sur les grands objectifs des programmes culturels dans les différentes unités qui s’insèrent dans le cadre d’une stratégie de réforme basée sur la réadaptation du détenu dans la vie sociale. Le fait qu’une personne soit en détention provisoire ne devrait pas la priver de ses droits les plus élémentaires en tant que citoyen, mais avant tout humain.