Le succès fulgurant qu’a connu l’outil conversationnel ChatGPT ne vous a sans doute pas échappé. Or, sa montée en puissance a récemment été accompagnée par une vaste polémique, doublée d’inquiétudes affolantes au sujet du futur de l’intelligence artificielle.
Si certains considèrent qu’il s’agit là de simples avancées technologiques, d’autres en revanche voient plutôt l’intelligence artificielle comme une véritable menace.
Une évolution à un rythme effréné
Les outils d’intelligence artificielle (IA) tels que Rytr, Hobby Copy et le fameux ChatGPT… se multiplient de nos jours.
Il semble donc indispensable de comprendre en quoi consiste l’IA.
L’intelligence artificielle donne la capacité aux ordinateurs d’agir et de penser presque comme des êtres humains. Elle a révolutionné de nombreux aspects de la vie courante.
L’automate est désormais capable d’imiter certaines aptitudes généralement associées à l’intelligence humaine, comme la créativité. ChatGPT est par exemple capable de générer des poèmes sur n’importe quel sujet et d’autres outils parviennent même à générer des conceptions semblables à celles d’un vrai graphiste.
L’IA ne constitue pas un fléau récent. La volonté de développer une intelligence égale à celle de l’être humain remonte en effet à l’invention des premiers ordinateurs. Alors que la première génération des ordinateurs n’était que “des calculateurs”, ces machines sont par la suite devenues de plus en plus performantes. En effet, les plus récentes d’entre elles peuvent imiter la logique humaine au point où le programme de jeu de dames d’IBM est même parvenu à battre le champion du monde de dames Marion Tinsley, en 1994.
Or, au cours des dernières décennies, l’intelligence artificielle est passée de la reconnaissance des paroles et des images à des algorithmes beaucoup plus perfectionnés. Elle est désormais utilisée dans une multitude de domaines comme la sécurité, la finance, le transport par le biais des voitures autonomes etc…
Une telle importance a eu pour conséquence le déclenchement d’une ruée des grandes entreprises technologiques vers la domination du secteur de l’IA.
Un enjeu mondial stratégique
La viralité sans précédent de ChatGPT a été l’un des accélérateurs principaux de cette ruée. En effet, 100 millions d’utilisateurs se sont inscrits à ce service dès la première semaine de lancement ; de quoi attirer les convoitises des rivaux.
OpenAI, par le biais de son outil conversationnel plus ou moins révolutionnaire, a en effet fixé la barre très haute pour ses concurrents et aucun des géants technologiques ne veut se retrouver à la traîne ou à la merci de ses rivaux.
C’est la raison pour laquelle Microsoft a opté pour la facilité et a rapidement choisi d’investir dans ChatGPT et sa société mère OpenAI. Google s’apprête à son tour à dévoiler son nouvel outil conversationnel sous le nom de “Bard”. Alibaba, a lui aussi décidé de contre-attaquer. Le géant chinois en e-commerce a effectivement annoncé la concentration de ses efforts autour de l’élaboration d’un outil conversationnel d’IA ayant pour objectif de rivaliser avec ChatGPT.
De l’autre côté, le bot de Meta est passé totalement inaperçu. Baptisé “Galactica”, ce dernier a diligemment été retiré, seulement trois jours après son lancement.
Mais la course à l’IA est également alimentée par la compétition économique et géopolitique qui se joue entre les pays. Les gouvernements, en particulier celui de la Chine et des Etats-Unis, investissent massivement dans l’intelligence artificielle dans le cadre de leurs stratégies de développement économique et de sécurité nationale. L’IA peut en réalité apporter une aide significative dans la gestion des coûts, la détection des failles des systèmes ou encore les renseignements.
De telles tensions exacerbent indéniablement les craintes des foules. Désormais, tout le monde a peur de se voir un jour remplacer par les robots et les outils d’IA.
L’intelligence artificielle peut-elle vraiment nous remplacer ?
Il est vrai que l’IA peut remplacer l’homme pour des missions spécifiques, notamment dans les domaines qui se basent sur la répétition des tâches. Dans certains cas, l’IA peut également dépasser les capacités humaines, surtout quand il s’agit de reconnaissance visuelle ou vocale. C’est pourquoi il faut savoir que certains métiers tels que les traducteurs, les radiologues ou les assistants administratifs devraient faire l’objet d’une redéfinition dans le futur.
Néanmoins, il est important de noter que l’intelligence artificielle sera toujours limitée par sa programmation. Elle ne pourra en aucun cas remplacer les capacités cognitives et émotionnelles des êtres humains. Les compétences humaines telles que la prise de décision situationnelle, l’empathie et la communication demeurent fondamentales pour les tâches sophistiquées du monde réel or, l’intelligence artificielle n’en dispose pas (encore). C’est pourquoi elle ne peut par exemple pas remplacer un médecin en raison de l’importance inhérente du contact humain ou de la place centrale de l’empathie dans l’exercice de la profession.
L’IA nécessite aussi des humains pour développer, maintenir et améliorer continuellement ses systèmes. Ainsi, elle ne peut en théorie pas se passer de l’intervention humaine. En réalité, la base de données colossale des chatbots ne peut être protégée que par l’Homme pour éviter les menaces protéiformes.
De plus, des outils conversationnels comme ChatGPT ne sont pas sans failles et peuvent parfois induire les utilisateurs en erreur en raison des informations biaisées stockées sur leurs serveurs. Puisqu’ils ne sont pas connectés à Internet, les données fournies peuvent être obsolètes. C’est le cas de ChatGPT qui a une connaissance limitée concernant les évènements survenant après 2021.
L’éthique, l’ingrédient crucial qui fait défaut
Puisque l’IA peut avoir un impact significatif sur les individus et la société dans son ensemble, les débats s’accroissent autour de la relation éthique-intelligence artificielle. De nos jours, ces systèmes sont capables de prendre des décisions qui peuvent influencer plusieurs aspects de notre vie. Or, ces décisions peuvent causer des préjudices involontaires.
D’ailleurs, certaines expériences ont prouvé que les systèmes d’identification et de pilotage des voitures autonomes peuvent être biaisés. Ces véhicules se retrouvent donc parfois impliqués dans des accidents mortels en raison de décisions erronées. En effet, elles peuvent par exemple préférer heurter un piéton présent sur la chaussée plutôt qu’un obstacle avec lequel la collision pourrait mettre en danger la vie des passagers présents dans l’habitacle.
Il faut aussi savoir que ces systèmes sont toujours exposés à des ingérences informatiques comme tout constituant du cyberespace. Cela peut mettre en péril les données personnelles des utilisateurs et éliminer la pertinence de l’information transmise.
Dans ce contexte, les développeurs doivent inclure des principes de transparence, de respect des droits de l’homme et des mesures pour minimiser les biais dans les données utilisées. Ainsi, certains pays ont déjà commencé à mettre en place des règles et des normes pour régir l’utilisation de l’intelligence artificielle, comme c’est le cas au Canada.
Tout bien considéré, une injection d’éthique à l’intelligence artificielle devrait pouvoir nous garantir une utilisation responsable et équitable. Mais il est toutefois nécessaire de rappeler que l’IA n’est qu’un outil, et que son utilisation dépend des choix éthiques des développeurs et des internautes à la fois.