On entend souvent parler en Tunisie de réforme du système éducatif, mais la question qui se pose est : Par où commencer ?
La culture générale au cœur du changement :
On voit toujours les parents se plaindre de la culture générale de leurs enfants. On note davantage de nos jours une ignorance quasi-totale de l’histoire de leur pays. Mais est-ce vraiment leur faute ? N’est-ce pas la faute d’un système éducatif basé sur l’apprentissage massif ? N’est-ce pas la faute d’un système éducatif qui leur instaure une quantité de données irraisonnable dans un but ultime : Celui d’avoir une « bonne » note. Pourquoi pas plus d’histoire dans nos programmes scolaires ?
Notre pays dispose de 3000 ans de civilisations. Nous avons l’embarras du choix pour enseigner ce que cette terre a connu durant ces années à nos enfants. Nous sommes les descendants d’Ibn Khaldoun, précurseur de la sociologie. Intégrer davantage l’histoire de notre pays à nos enfants ne fera qu’agrandir leur pays à leurs yeux. Pourquoi pas plus de budget pour des visites culturelles qui faciliteront la mémorisation des informations dans le petit cerveau de l’élève plutôt que des dizaines de pages à apprendre pour passer l’oral ?
Par ailleurs, il faudrait rendre nos enfants plus ouverts au monde en leur enseignant des faits historiques et d’actualité sur le monde entier et leur donner la possibilité de discuter et de débattre des grandes problématiques mondiales. En un mot, il faudrait construire une vision culturelle propre à chacun de nos enfants.
Les talents sous les projecteurs :
Tout comme les avions sont détectés par les radars, les talents devraient être repérés par les écoles. Nombreux sont ceux qui avaient en eux un talent artistique et/ou sportif et que les circonstances ont fait qu’il ne soit pas développé. Le système éducatif devrait aujourd’hui jouer ce rôle de détection. Il faudrait allouer plus de temps aux activités extrascolaires si vous voulez être impressionné par vos élèves. Les équations, les problèmes et les démonstrations sont importants mais que pensez-vous du fait qu’ils soient enseignés une fois que l’enfant a développé un esprit critique capable d’analyser et de raisonner ?
Faisons des clubs de musique, de théâtre ou encore de ces équipes de foot, des éléments indispensables dans la vie de l’élève. Faisons de l’école une institution de jeunes artistes et d’athlètes de haut niveau.
L’éducation sexuelle : Cerise sur le gâteau ?
Ne serait-il pas une merveilleuse idée d’instaurer l’éducation sexuelle dans notre système éducatif ? Notre enfant n’a-t-il pas besoin de comprendre son corps, ses orientations et assimiler toutes ces différences avec l’autre sexe ? En termes d’éducation sexuelle, la meilleure stratégie consiste sans doute à entamer dès le jeune âge le dialogue sur la sexualité. Ce dialogue doit être maintenu au fur et à mesure que l’enfant passe de l’enfance à l’adolescence. Vous pouvez imaginer le nombre de fausses informations que l’enfant puisse faire face à partir de son cercle d’amis, des médias ou de l’internet. Il serait donc judicieux, voire nécessaire d’intégrer ce type d’éducation dès le jeune âge.
Les petits enfants sont généralement intéressés par les grossesses et les bébés plutôt que par leur orientation sexuelle. Il faudrait néanmoins faire attention au contenu qu’on va donner à l’enfant selon son âge, son environnement ou même sa catégorie sociale. Mais, l’éducation sexuelle ne doit pas s’arrêter à l’école. En effet, les parents sont invités à discuter avec leurs enfants à propos de ce qu’ils ont appris afin de s’assurer de la fiabilité des informations acquises et de les consolider.