Pourquoi les poupées Barbies seraient-elles forcément blondes, minces et blanches ?

Ce sujet est d’autant plus préoccupant que la plupart des petites filles reçoivent des poupées Barbies dès leur plus jeune âge. 

Ces poupées Barbies sont ainsi le premier modèle de féminité auquel les filles sont exposées mais elles représentent aussi leur première confrontation aux diktats de la beauté.

Comment apprendre à des jeunes filles à s’aimer telles qu’elles sont si elles ne peuvent même pas s’identifier aux traits de leurs poupées ?

Difficile en effet de convaincre une petite fille que sa couleur de peau foncée, que ses cheveux bouclés ou que ses formes sont aussi synonymes de beauté quand tous les modèles de beauté auxquels elle est justement confrontée ne lui ressemblent pas.

Un besoin de renouveau

Cette question, beaucoup se la sont posée ces dernières années en même temps que l’évolution du regard de la société sur le corps de la femme. Avec le temps, les mannequins grande taille ont fait leur apparition sur les podiums, des femmes de couleur sont apparues en couverture de grands magazines et les cheveux bouclés se sont même invités sur les tapis rouges.

Le monde a changé, la perception du corps des femmes aussi.

Et même si ces changements ne sont pas encore tout à fait acceptés de tous, la machine est en marche. 

Au tour des Barbies…

Le monde des poupées Barbie évolue lui aussi avec son temps. Les fabricants ont bien compris que la mode était à l’inclusivité, raison pour laquelle de plus en plus de modèles de différences ont pu faire leur apparition dans les rayons de jouets ces dernières années.

Ainsi, après les Barbies à la peau foncée, rondes, porteuses de vitiligo, ou encore en fauteuil roulant, Barbie compte aujourd’hui plus de 175 modèles différents de la célèbre poupée.

Ce 25 avril, un nouveau modèle de Barbie a donc été ajouté à la collection Fashionistas : une Barbie atteinte de trisomie 21.

Une poupée originale mais non moins belle

Kayla McKeon de la National Down Syndrome Society (NDSS) (organisation américaine dédiée aux personnes trisomiques) a grandi sans pouvoir s’identifier aux Barbies qu’elle affectionnait pourtant tellement et avec lesquelles elle passait des heures à jouer dans les années 90. Près de trois décennies plus tard, l’organisation pour laquelle elle travaille est contactée par le fabricant de jouets Mattel pour lui soumettre le projet d’une poupée trisomique. 

Les particularités de cette nouvelle Barbie sont : sa taille plus petite que la normale, son torse allongé, ses oreilles plus petites, ses yeux en amande et son pont nasal plat. 

La Barbie a même été soumise à l’œil expert de médecins pour évaluer sa conformité avec la réalité étant donné que ce modèle porte également des orthèses tibiales. Ces orthèses sont parfois nécessaires aux enfants atteints de Trisomie 21 afin de les aider à soutenir leur pied et leur cheville. Celles de cette Barbie ont été inspirées de véritables orthèses fournies par la NDSS au fabricant de jouets qui a par ailleurs fait en sorte d’assortir la couleur des orthèses au reste de la tenue de la poupée et de remplacer les lacets des baskets par des fermetures éclair.

S’il est d’ores et déjà possible d’essayer de se la procurer en ligne, il faudra attendre cet été avant de pouvoir l’admirer en vrai dans les vitrines.

Grâce à ce nouveau modèle, Barbie espère permettre à tous les enfants de s’identifier aux poupées Barbies mais aussi d’encourager ceux-ci à « jouer avec des poupées qui ne leur ressemblent pas » et à s’habituer à la diversité dès leur plus jeune âge.