Ce dimanche, le procureur général Mohammad Jafar Montazeri a annoncé l’abolition de la police des mœurs. Unité responsable d’arrestation de Mahsa Amini, une jeune de 22 ans, sous prétexte de violation du code vestimentaire de la République Islamique d’Iran.
Qu’est ce que la police des mœurs?
La première promulgation d’un article de loi insistant sur le port du voile date de l’ère de Ayatollah Khomeiny, lors de la révolution iranienne en 1979. Depuis, et notamment en 2005, une unité spécialisée a été instaurée sous le nom de “la police des mœurs”. Elle a pour objectif de veiller au respect de la culture de décence pour les femmes ainsi que pour les hommes. A titre d’exemple, toute femme qui ne porte pas de voile ou qui porte des vêtements dont les couleurs sont vives est exposée à l’arrestation avec 72 coups de fouets. Même les jeunes filles âgées de plus de 7 ans sont contraintes de porter le hijab en Iran.
الحقوق تُفتَكّ ولا تُهدَى
En effet, la mort de Mahsa Amini représente la goutte qui a fait déborder le vase. Des manifestations sans précédent se sont déclenchées partout en Iran revendiquant le départ d’Ebrahim Raissi et son gouvernement. Cette vague des protestations fut réprimée par les forces armées, mais la résistance du peuple iranien n’a pas cessé. On a assisté à une mobilisation inédite puisque même le sud-est du pays, conservateur, est descendu vers les rues pour dénoncer ces pratiques violentes.
En contrepartie, le bilan des morts, des blessés et des personnes arrêtées est effrayant. On compte 448 citoyens tués, selon l’ONG Iran Human Rights.
Les iraniens doutent cette décision surprise
Face à un silence absolu du gouvernement, les iraniens, sceptiques, n’ont pas célébré la décision de la dissolution jugée comme un guet-apens. Selon eux, une telle décision dans un tel timing vise indéniablement à calmer le soulèvement et démobiliser le peuple.