La Tunisie a annoncé, le lundi 4 décembre, la signature d’un accord commercial avec la Turquie portant sur la révision des droits de douane sur une liste de produits turcs, dans une démarche visant à réduire le déficit commercial de la Tunisie avec ce pays.
Implications de cette révision
La réunion présidée par le ministre turc du Commerce, Omer Bolat, et son homologue tunisien, Kalthoum Ben Rejeb Guezzah, a marqué un engagement fort pour réviser et développer les accords commerciaux bilatéraux. Selon un communiqué du ministère tunisien du Commerce et du Développement des exportations, cette démarche vise à actualiser et à améliorer les termes existants, dans le but de renforcer les liens économiques entre les deux pays.
La révision dudit accord comprend une liste de produits industriels équivalents à ceux fabriqués en Tunisie, en les soumettant à nouveau aux droits de douane pour une période de cinq ans, de sorte que les droits passent du statut actuel d’exonération totale (zéro) à des taux variant entre 27 % et 37,5 %.
Un communiqué publié par le ministère tunisien du commerce a indiqué que les produits agricoles feront l’objet de concessions unilatérales de la part de la partie turque, pour soutenir les exportations tunisiennes vers la Türkiye sous forme de quotas annuels totalement exonérés de droits de douane.
Pourquoi ces modifications maintenant ?
La révision de l’accord avec la Turquie vise à protéger l’industrie nationale et à réduire le déficit commercial. En effet, La Tunisie, confrontée à des échecs sur les marchés turcs et chinois, se doit de développer ses secteurs économiques et de renforcer sa capacité à conquérir les marchés étrangers. Au cours des 10 premiers mois de l’année 2023, le déficit commercial de la Tunisie a atteint 15.856,6 millions de dinars (MD), lequel revient essentiellement au déficit enregistré avec quelques pays, dont la Turquie (-2807,7 MD), sachant que les importations de la Tunisie provenant de ce pays ont régressé de 23%, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS) publiées en novembre 2023. Ainsi, il est primordial d’encourager de tels accords afin de protéger l’industrie nationale.