Vous faites face à un amas de travail ? Vous êtes submergé et incapable de le boucler ? Vous vous sentez souvent harassé ? Il est possible que vous soyez en train de développer un burn-out. Or, comment agir face à ces symptômes dévastateurs ? Ne vous paniquez pas, il y a remède à tout, n’est ce pas ?
Qu’est ce que c’est un burn-out ?
Burn-out signifie brûler de l’intérieur en français. Vous vous demandez si votre cerveau est en train de se brûler réellement ?
Cependant, il ne s’agit pas d’une brûlure physique au vrai sens du mot mais plutôt d’une métaphore pour décrire l’incapacité d’agir et de réfléchir qui résulte d’un épuisement émotionnel, physique et mental. Dans son ensemble, le burn-out est l’envers sombre de la réussite.
En effet, ce mot est d’origine américaine. Il est inventé par le psychologue américain “Herbert Freudenberger” et utilisé pour la première fois en 1974.
Ce phénomène est défini comme étant l’état d’un épuisement émotionnel, physique et mental, survenant aux individus qui font face à un stress chronique. Certaines personnes associent le burn-out au travail, car c’est souvent dans un contexte professionnel qu’elles sont soumises à un stress extravagant.
Dans cette optique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a inclus le burn-out dans la 11ème révision de la classification internationale des maladies (ICD-11) le définissant comme étant “un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès.” Or, cette définition attise les controverses car elle ne prend pas en considération les autres causes potentielles du burn-out. Il peut toucher notamment toute personne exerçant des relations personnelles, des activités scolaires ou des initiatives de bénévolat qui sont très exigeantes.
Les raisons cachées derrière cette énigme psychique
D’après une enquête menée par l’Institut Américain de Stress (American Institute of Stress), il faut savoir que 76% des travailleurs américains ont été touchés par le burn-out au moins une fois dans leurs carrières. L’enquête a également révélé que le stress relatif au travail coûte aux entreprises américains 300 milliards de dollars par an en termes de coûts liés à la perte de productivité, à la santé et à l’absentéisme. Ce phénomène a pris une autre dimension et a pris une croissance sans précédent lors de la pandémie de COVID-19.
La surcharge de travail est l’une des raisons fondamentales de ce fléau, de plus en plus courant à notre époque. Les personnes qui s’investissent beaucoup dans leur travail sont les plus exposées au burn-out. (Ce n’est pas une invitation pour ne pas s’investir dans son travail mais il est recommandé de ne pas dépasser sa capacité de gestion).
Le rythme effréné du travail, au XXIe siècle, a contribué de manière significative à la propagation du burn-out. L’être humain est devenu déshumanisé face au capitalisme sauvage qui s’impose, mettant ainsi la santé des salariés en péril. Dans cette optique, Marx souligne que la répétitivité des mêmes tâches et la division du travail transforment les travailleurs en simples rouages d’une machine. Ces pratiques, conçues comme typiques par la plupart des employeurs, engendrent une perte de créativité, d’autonomie ainsi que des sentiments d’aliénation chez le travailleur, réduit à un simple exécutant.
Le manque de communication ou de soutien entre les collègues et l’absence d’une culture organisationnelle peut constituer un facteur majeur dans le développement du burn-out. Lorsque les employés ne sentent pas reconnus pour leur travail, un sentiment de sous-estimation se génère et déclenche, par conséquent, une perte flagrante de sens et de motivation. Ces ressentis sont susceptibles de minimiser significativement la productivité de l’individu. De ce fait, selon de multiples études, plus le salarié se sent soutenu au sein de son équipe de travail, moins il est exposé à l’épuisement émotionnel ou physique.
Même le changement climatique peut contribuer au développement du burn-out surtout chez les militants et les activistes dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Ravagé par la peur, l’anxiété envers l’avenir de l’humanité et l’urgence de leur tâche, ces individus ressentent un sentiment d’impuissance favorisant ainsi le burnout.
Les signes avant-coureurs d’un burn-out
Le processus de développement des symptômes n’est pas systématique et ne se produit pas du jour au lendemain. Les symptômes se développent au fil du temps.
Le phénomène s’articule, principalement, autour de 3 dimensions : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la diminution de l’accomplissement personnel. Toutefois, il est difficile de définir précisément le nombre de symptômes car abondants et variants d’une personne à l’autre.
Cette combinaison de symptômes se manifeste à la fois au niveau physique ainsi qu’au niveau émotionnel et comportemental.
La fatigue physique est le symptôme le plus ressenti. Les personnes atteintes du burn-out éprouvent constamment un sentiment d’harassement accompagné des maux de tête fréquents. Les troubles du sommeil, tels que les rêves nocturnes ou l’insomnie, sont également courants.
Des problèmes cardiovasculaires liés aux palpitations et les douleurs chroniques peuvent survenir aussi. Ainsi, les troubles digestifs, comme la perte d’appétit ou la difficulté de digestion, se déclarent.
Ces symptômes sont souvent les premiers signes d’un burn-out et sont souvent ignorés par la majorité de personnes.
L’épuisement peut aussi avoir des répercussions émotionnelles et comportementales. Cette fatigue physique se reflète sur le comportement et le rendement des personnes atteintes au sein des lieux de travail. Elles se sentent souvent déconnectées de leurs collègues et même de leurs familles, incapables de se concentrer et vides de toute motivation.
En outre, le burn-out favorise les sentiments d’anxiété, de cynisme et de dépression chez certaines personnes. Chez d’autres, la quête pour échapper aux répercussions néfastes du burn-out, finit par recourir à la toxicomanie, l’alcoolisme ou la suralimentation.
Les clés pour prévenir le burnout
Nul ne peut nier que la gestion des lieux de travail a évolué au fil des années afin de répondre aux exigences et aux besoins des travailleurs. Dans ce contexte, une transition vers un système de management par objectifs s’est opérée. Cette démarche vise principalement à aligner les objectifs individuels des salariés avec les objectifs stratégiques des entreprises.
La proposition d’un ensemble d’objectifs à atteindre offre au travailleur une vision plus claire des attentes et des délais, afin de leur permettre de gagner une autonomie et de renforcer sa créativité. Ainsi, ce système vise à aider les salariés à mieux gérer leur temps et leurs efforts en leur permettant de définir leurs priorités seuls, ce qui est susceptible de réduire le stress.
Toutefois, il reste un long chemin à parcourir puisque ce système comporte également une avalanche d’inconvénients.
A l’échelle individuelle, hormis les visites médicales, la prise de conscience de la personne concernée est la clé pour la guérison de cette maladie professionnelle.
La première étape serait indéniablement d’admettre l’état de l’épuisement. Elle est une étape cruciale puisque plusieurs personnes touchées ont tendance souvent à éviter de reconnaître leur fatigue malgré les signes avant-coureurs. Cette étape nous permettrait de prendre les mesures adéquates pour faire face à ce phénomène.
Une fois qu’on est parvenu à admettre la situation, prendre une pause sera la prochaine étape indispensable pour s’éloigner de la routine et de la quantité gigantesque de travaux inachevés ainsi que pour recharger nos batteries.
Il est également important de ne pas répéter les mêmes erreurs du passé afin de ne pas subir un nouveau burn-out.
Pour y parvenir, c’est notre devoir de s’organiser convenablement. La maîtrise du temps sera notre “compétence à acquérir”. Des activités de sport ou de divertissement doivent intégrer notre emploi de temps pour nous permettre de se reposer et d’éviter l’épuisement dû à la charge du travail accumulée.